Kebabs ou bons produits ?
Je reviens sans cesse sur cet article débile du New York Times « How hipsters ruined Paris ». Sans cesse comme un vieux traumatisme. Souvenez-vous, un journaliste (Thomas Chatterton William), qui a dû apprendre ce qu’était Paris en regardant Midnight In Paris, nous expliquait fin 2013 à coup de « name dropping » comment Paris c’était mieux avant. Avec un focus sur Pigalle, il nous expliquait comment il était dommage de voir évoluer Paris de la sorte, qu’il regrettait que les bars à entraîneuses disparaissent au profit de bars à cocktails, que les sexe-shops ferment pour des épiceries fines ou que les kebabs laissent la place à des take-away trendy. Oui, cette personne était soit en service commandé pour une organisation secrète anti-Paris, soit il n’y a pas vraiment mis les pieds.
Puisqu’il faut vivre avec, autant en profiter
Tous les midis depuis un an, je pleurs le kébab qui a fermé à côté de mon bureau, j’adorais m’y intoxiquer, ressortir de là avec cette sympathique odeur qui colle à mes affaires et être honteux tout l’après-midi d’avoir fait du mal à mon corps. Ils vendent des sandwichs bio à la place, un scandale ! J’ai erré de supermarchés en resto avant d’atterrir chez Causses (rue Saint Martin), qui avait ruiné un peu plus Paris en remplaçant un grossiste en tissus parti en liquidation.
N’en déplaise à Thomas Chatterton William, les parisiens ne sont pas fans de Hot-dogs, aiment les burgers quand la viande est bonne, les eaux pétillantes maisons sont plus servies dans des lieux comme Septime que dans des bars à eaux et le parisien se fiche royalement de ses considérations autour des épiciers et des bars à entraîneuses. Le Parisien veut juste bien manger, des produits tracés, dans un décor sympa qui n’a pas tout le temps été un point fort de Paris.
Pour en revenir à Causses, endroit qui doit hérisser le poil de Mr Chatterton William et de la plupart des gens qui ne comprennent rien à la gastronomie, cet endroit a ravivé ma pause déjeuner. Depuis que je vais chez Causses, il parait que j’ai l’oeil plus vif et le poil plus brillant.
Causses, épicerie fine
Oui Causses est avant tout une épicerie fine, que l’on peu cataloguer dans la catégorie hipster ou bobo mais qui a le mérite de proposer dans un même endroit d’excellents produits biens sourcés.
Le midi, ils proposent a un excellent plat du jour préparé par une vraie chef, un velouté, une soupe, deux salades et au moins un dessert maison.
Bref, vous l’aurez compris, Causses est ma cantine et je ne regrette pas le grossiste en tissus qui était là avant.
Causses 222 rue St Martin, 75003 Paris – ouvert du lundi au samedi 10 h à 21 h
Tips : testez leurs fromages, baladez vous dans lez allées, il y a pleins de trucs sympa.
Très bien dit! Une ville bouge c’est ce qui fait son charme, on ne peut pas vivre figer dans le temps.
ça à l’ai très sympa !
Et oui cela fait tellement bien de critiquer les hipster et les bobos dont personne ne connait exactement la définition. Pour croire soi même qu’on est du bon côté, qu’on défend le vrai et l’authentique face au concept « tendance ».
Bravo pour ce coup de gueule, courageux, qui va amener plus d’ennemis que d’amis. Les bien pensant du bon manger comme avant, en dehors de toute mode et de tout courant.
Même si je suis d’accord sur le fond, je suis quand même un peu ambivalent sur cette histoire de hipsterisation. Je vis ça dans ma propre région (Lausanne) et d »un côté c’est chouette parce plein de nouveaux lieux innovants ouvrent leur porte. De l’autre , c’est aussi la gentrification de quartiers, de restaurants qui ont parfois beaucoup de charme, etc. J’ai beau être progressiste, je ne suis pas toujours content de voir un vieux café fermer pour céder la place à un concept de fast-food en bocaux. Je soupçonne aussi, que certains de ces nouveaux lieux vont très vite vieillir parce que trop ancré dans leur temps.
En regardant l’exemple de Causses, je me dis que c’est ce qui se fait de bon dans le domaine et que tout n’est pas aussi exemplaire.
Ce que je retiens surtout de ton post c’est que tu nous as encore lâché une très bonne adresse mine de rien 😉 Ce n’est pas Septime, mais je sens qu’on doit y faire bonne chair.
J’ai vu quinoa sur le tableau -> hipster..
Toujours des trucs concepts, food truck,bento, *insérer n’importe quoi* bar, cookie, cupcake. Tout ça toujours trop cher pour ce que c’est au final
Causses est un véritable distributeur de bonheur, le miel à la truffe noire de l’apiculteur poète Thierry Casassa qui appartient aux enfants , les Madeleines volantes dansant avec le goût de la tendresse de grand-mères inoubliables , les noisettes torréfiées aux éclats de rire d’enfance …on en sort avec une seule certitude … le bonheur existe …
Merci à toute l’équipe de continuer à faire chanter les aliments comme ils savent si bien le faire .
Merci d’exister
Jean ARRANZ