Ça y est, le monde anglo-saxon a parlé
Oui, « nous les penseurs de la cuisine mondiale » avons parlé : notre classement est tombé. Le meilleur restaurant du monde est El Celler de Can Roca (Espagne).
Magnifique coup marketing, magnifique coup dans la lutte d’influence des pays les plus attractifs du monde. Après le Danemark, un autre pays à la rue gastronomiquement remporte la timbale.
Toi France, dans les bas-fonds du classement tu resteras
Comme chaque année, même constat : la France est à la rue. Seulement 5 restaurants français classés entre la 11ème et la 47ème. Comment est-ce-possible ? Comment NOUS, le berceau de la gastronomie mondiale, avons pu nous retrouver là ? Le monde se moque, nous pointe du doigt avec un sourire un coin qui en dit long : « les gars, vous êtes has been ». Même les péruviens sont meilleurs, c’est la lose totale …
Oui, car le World 50 best restaurant 2015, c’est la fête de la créativité
Et pas la part belle à la tête de veau sauce gribiche ! Mais à y regarder de plus près, ce n’est pas si évident : Paris et la province (oui j’y suis déjà allé) foisonnent de talents inventifs, plus personne ne mange de la tête de veau non ? C’est étrange, quand je vais au restaurant en France, je trouve ça hyper inventif, au Pérou je trouve ça grossier, à New-York approximatif, à Tokyo très tradi … WTF ?
Mais alors, où se trouve la vérité ? Est-ce que l’on nous ment ?
En fait, la vérité est plus complexe que cela à débusquer … Un complot anti-français ? oui, c’est certain, mais nous en sommes un peu responsables.
La (ma) vérité tient en 3 points :
- Quand on veut éliminer un concurrent, on se ligue pour tuer le plus fort. Là, le plus fort, c’est -historiquement- la France.
- Arrêtons de nous flageller, allons au restaurant ! Paris n’a jamais autant été au top par rapport à ses grandes concurrentes que sont Londres et New-York. La période du plat en sauce et du pot-au-feu est révolue et a laissé place à une génération exceptionnelle (Grébault, Chartier, Akrame, Marchand, Gaultier, etc.). NOUS SOMMES AU TOP. Nous ne l’avons jamais autant été.
- Mettons un peu plus de côté notre vision Grands Chefs de la gastronomie. A chaque fois que l’on veut mettre la gastronomie française, on nous ressort les Ducasse and co. Cela nous fait beaucoup plus de mal que de bien, en donnant à manger à de tels classements avec une vision élitiste de la gastronomie française. Retour à la case papy en gros.
Allez, on va pas se quitter fâché, je me demande si je ne vais pas aller chez Richer ce soir.
Bonjour,
Je suis d’accord que de faire un classement mondial de restaurant, ça n’a pas de sens : trop de restaurants à tester, facteurs de classement opaques, pas de différenciation selon la cuisine ou le type de restaurant…mais bon, les gens en général adorent les classements…
Un système de notation type Michelin est plus intéressant, quoique opaque d’une certaine manière (Il y a des restaurants qui devraient avoir l’étoile et des étoilés non) et obsolète selon moi :
-> il faut apporter de la visibilité à des restaurants plus abordables (chose que le Fooding a fait, mais sponsorisé San Pellegrino également) et apporter un classement des bistrots selon un barême (et pas leur Bib Gourmands).
Toutefois, avez-vous mangé dans les restaurants dans le TOP 10 pour juger qu’ils sont moins bons que les restaurants français cités ? Il ne faut pas être chauvin à ce point et rabaisser le chef péruvien, car le classement ne dit pas qu’un pays est meilleur que l’autre, mais que ces chefs ont du talent. Et il faut aussi s’intéresser aux autres pays : l’émergence de la cuisine gastronomique chinoise (et cie) qui n’a rien à voir avec la proposition qu’on trouve en France.
De plus, vous ne saluez pas le Chateaubriand, restaurant non reconnu par le Michelin et qui est un des chefs de file de la bistronomie. Etre n°21 et proposer un menu à 70€, c’est pas formidable ?
Que Hélène Darroze soit élue meilleure chef femme du monde cette année…
Je n’ai pas mangé au ElBulli, mais le documentaire était fascinant sur la démarche créative du chef espagnol.
Ca m’intéresse aussi de connaître les lieux où les chefs ont été formés, car on le dit rarement, mais la France reste un des pays les plus demandés pour effectuer se former, même si au niveau technicité les japonais sont meilleurs globalement, selon moi (et ma petite expérience), mais côté émotion, mon opinion est différente.
La France a dans sa globalité de très bons restaurants et il faut en être content (quoique un peu cher quand je compare avec la qualité des mets à Osaka, Kyoto ou Séoul…) 🙂